LA CROISSANCE AFRICAINE RALENTIT
Contexte
Après avoir affiché une #croissance annuelle moyenne de 5,86 % au cours de la période 2000-2010 grâce à l’embellie des prix des matières premières et à l’environnement macro-économique mondial favorisant les conditions de financement, l’#Afrique subsaharienne voit sa croissance fléchir dans un contexte de ralentissement de l’économie mondiale.
- La croissance annuelle moyenne des 5 dernières années a ralenti à 4,6 %.
- Pour l’année 2015, le Fond monétaire internationale et la Banque mondiale prévoient une croissance ralentie à 3,75 % et à 3,7 % respectivement.
Les prix des matières premières, la Chine, et la demande mondiale en cause
La principale cause du ralentissement économique en Afrique subsaharienne est la chute des cours des matières premières (pétrole et métaux) qui constituent l’essentiel des exportations africaines.
- Les prix de l’énergie ont baissé de près de 60 % au cours des deux dernières années tandis que ceux des métaux ont reculé de près de 40%.
La seconde source du ralentissement de la croissance est la faiblesse de la demande des principaux partenaires commerciaux de l’Afrique dont la Chine et l’Europe
- La croissance de l’économie chinoise a ralenti à 6,9 % au troisième trimestre 2015, sa moins bonne performance trimestrielle depuis 2009, faisant chuter le prix des matières premières sur le marché mondial.
- Les échanges commerciaux entre la Chine et l’Afrique sont passés de 10 milliards de dollars en 2000 à 300 milliards en 2015.
- Toutefois, la réorientation de l’économie chinoise d’un modèle tiré par les investissements et le secteur manufacturier vers un modèle axé sur la consommation et les services a conduit la Chine à réduire considérablement ses investissements en Afrique et les importations de matières premières.
- Au cours du premier semestre de 2015, les investissements chinois en Afrique ont reculé de 40 % pour atteindre 1,2 milliard de dollars.
- Quant aux importations chinoises en provenance d’Afrique, elles ont chuté de 43 %. Les plus affectées étant les importations de cuivre de la #Zambie, de pétrole d’#Angola et du #Nigeria ainsi que celles d’or et de platine d’Afrique du Sud.
- Quant à l’Europe, le 2e partenaire commercial de l’Afrique, sa reprise économique demeure moins vigoureuse.
La troisième source du ralentissement de la croissance économique en Afrique est le renchérissement du crédit à la suite de la normalisation de la politique monétaire aux États-Unis qui a pour effet de réduire les capitaux disponibles pour investir en Afrique.
- En effet, la Réserve fédérale américaine (Fed) vient de relever son taux d’intérêt directeur de 25 points de base, la première hausse du taux depuis la crise financière qui a déclenché les mesures d’assouplissement quantitatif.
La quatrième source du ralentissement de la croissance économique en Afrique vient des risques climatiques (inondations et sécheresse) qui détruisent les récoltes et les infrastructures.
- Selon une étude de la Banque mondiale, les chercheurs ont identifié la question de la sécurité alimentaire comme le défi suprême en Afrique subsaharienne, en raison des risques de sécheresse et d’inondation et sous l’effet de la modification des régimes de précipitations.
L’Afrique dispose encore de nombreux atouts pour freiner le ralentissement : la classe moyenne, l’environnement macro-économique, le climat des affaires et sa démographie.
- Pour que l’Afrique puisse mettre en valeurs ses atouts pour améliorer le niveau de vie des habitants, il est important que les pays puissent poursuivre les réformes ayant été à la base de la vigoureuse croissance de la dernière décennie.