ANGOLA : ACCÉLÉRATION DE L’INFLATION, LA BANQUE CENTRALE POURRAIT-ELLE FREINER CETTE ENVOLÉE?
Selon l’agence statistique angolaise, l’inflation a accéléré de 3,1 % sur un mois en avril faisant progresser les prix à 26,4 % en variation annuelle contre 23,6 % en mars 2016 et un taux de 8,9 % en mai 2015.
Ces pressions inflationnistes ont été alimentées par la cherté des denrées alimentaires, les prix élevés des hôtels, des restaurant ainsi que des services d’eau et d’électricité.
L’inflation alimentaire, grande contributrice de cette poussée inflationniste est passée de 6,9 % en mai 2015 à 22,1 % en avril 2016.
Par ailleurs on assiste depuis le début de 2016 à des hausses mensuelles soutenues des prix dépassant les trois pourcent en variation mensuelle.
La dépréciation de la monnaie (Kwanza) s’accompagne de la rareté des devises, ce qui accentue la rareté de biens importés et alimente l’inflation.
La banque centrale, qui a déjà augmenté son taux de 525 points de base depuis 2014 pour atteindre 14 %, dispose de peu de marge de manœuvre pour freiner l’inflation.
L’économie angolaise traverse une situation difficile, ses principaux indicateurs économiques se détériorent continuellement.
La chute des prix du pétrole a plombé les recettes publiques qui sont passées de 40,2 % du PIB en 2013 à 24,8 % en 2015.
La baisse des liquidités en devises a entraîné une forte dépréciation du kwanza dont le taux est passé de 92 kwanza pour un dollar en 2013 à 169 kwanza en avril 2016. C’est cette dépréciation qui a alimenté les pressions inflationnistes dans le pays.
La balance courante est devenue déficitaire depuis 2014 à la suite du repli des recettes d’exportations et du renchérissement du coût des importations.
Le solde courant est passé d’un surplus de 6,7 % du PIB en 2013 à un déficit de -8,5 % en 2015.
La situation des finances publiques se détériore, plombée par la chute des cours du pétrole ainsi que par le recul des recettes non pétrolières affectées par le ralentissement de l’activité économique.
La dette publique atteint des proportions inquiétantes pour une économie en développement passant de 32,5 % en 2013 à 62,3 % en 2015.