ANGOLA : DÉFI DE TRANSPARENCE À L’HEURE DE L’AUSTÉRITÉ
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L’économie angolaise, affaiblie par la chute des cours du pétrole affiche une morosité très inquiétante : la #croissance ralentit, le niveau de vie de la population est en baisse, les pressions inflationnistes s’intensifient tandis que les déficits publics et extérieurs se creusent.
Le gouvernement angolais a annoncé une révision à la baisse de la croissance du produit intérieur brut à 1,3 % en 2016 contre 3,3 % initialement et des coupures budgétaires de 6 milliards de dollars à 24 milliards contre 30 milliards prévus auparavant.
Après avoir renoncé à un prêt du Fonds monétaire international dont les négociations avaient débuté en avril dernier, le gouvernement angolais a annoncé avoir bénéficié d’un prêt chinois de 11,46 milliards de dollars depuis le mois de novembre 2015.
La conjoncture économique se détériore
Le gouvernement prévoit une croissance économique de 1,3 % contre 3,3 % initialement et 2,5 % prévu par le Fonds monétaire international en avril dernier. Il s’agit de son plus faible taux de croissance depuis 1993 et nettement inférieur à celui de la population estimé à 2,9 %.
Les pressions inflationnistes s’intensifient, l’indice des prix à la consommation a progressé de 31,8 % sur un an en juin contre une progression de 10,5 % un an auparavant. Pour lutter contre l’inflation la banque centrale a relevé les taux d’intérêt de 200 points de base à 16 %.
Le gouvernement prévoit réduire ses dépenses de 6 milliards de dollars à 24 milliards et les recettes à 18 milliards de dollars. Ce qui va gonfler le déficit budgétaire à 6 % du PIB et la dette publique à 47,9 milliards de dollars.
La décision de renoncer à un prêt du FMI soulève des doutes
Les autorités angolaises ont justifié leur décision de renoncer à un prêt du FMI par la reprise des cours du pétrole à 41 dollars de baril aujourd’hui contre près de 20 dollars quand elles ont approché le FMI.
Toutefois, elles ont annoncé leur ferme volonté de poursuivre les réformes recommandées par le FMI notamment l’élargissement de l’assiette fiscale et la diversification des sources de revenus.
Les mêmes autorités ont par ailleurs tenu à préciser qu’elles ont bénéficié d’un prêt chinois de 11,46 milliards de dollars.
Plusieurs analystes doutent de l’explication fournie par les autorités mais estiment plutôt que l’exercice de transparence sur la dette chinoise vise à préparer le FMI pour les prochaines négociations étant donné que la morosité économique se poursuit et qu’un recours au prêt du FMI serait inévitable.
Certains vont jusqu’à attribuer ce recul à la crainte que le FMI ne découvre l’opacité dans la gestion des entreprises publiques notamment en rapport avec les recettes pétrolières.
En effet, le prix du manque de transparence que paie le #Mozambique, actuellement proche du défaut de paiement, pour avoir caché au FMI une dette doit faire réfléchir tous les pays qui vont recourir au programme du FMI avant d’avoir fait le ménage dans la gestion des finances publiques.