ANGOLA : INTENSIFICATION DES PRESSIONS INFLATIONNISTES PENDANT QUE L’ÉCONOMIE RALENTIT
L’#Angola, affaibli par le plongeon des cours du pétrole qui plombe son économie fait face à des tensions inflationnistes qui posent un sérieux dilemme à la banque centrale.
La morosité économique est très inquiétante, la #croissance ralentit, le niveau de vie de la population est en baisse tandis que les pressions inflationnistes s’intensifient.
La dépréciation de la monnaie (kwanza) et l’insuffisance des devises sur le marché local alimentent les pressions inflationnistes. L’inflation a atteint un niveau inquiétant de 35,3 % au mois de juillet 2016 sur un an contre une hausse de 31,8 % en juin. Sur l’ensemble des sept premiers mois de l’année, l’inflation moyenne est de 26,3 % contre 8,6 % pour la même période de 2015. Sur un mois, les prix ont progressé de 4,0 % en juillet 2016 contre 3,3 % en juin. Les secteurs les plus affectés par la hausse des prix sont la santé, les aliments et les boissons non alcoolisés (6,2 %) ainsi que le tabac et les boissons alcoolisées (4 %).
Dilemme de la banque centrale
La hausse continue des prix pose un dilemme à la banque centrale qui se voit obligée de hausser les taux d’intérêt pour lutter contre l’inflation alors que la croissance économique ralentit fortement.
L’agence de notation S&P a abaissé la perspective de la note souveraine
L’agence de notation Standard and Poors vient d’abaisser la perspective de la note souveraine de l’Angola, B, de stable à négative à la suite de la révision de la croissance du PIB en 2016 à seulement 1 %. Selon S&P, le secteur non pétrolier qui représente 60 % de l’économie devrait ralentir car les industries intensives en importations comme la construction seront affectées par la rareté des devises. Le gouvernement angolais prévoit une croissance de 1,6 % du PIB réel en 2016. En 2017, l’agence S&P prévoit que l’économie angolaise va rebondir avec une croissance de 3,7 % soutenue par l’exploitation de nouveaux gisements pétrolifères.
La décision de renoncer à un prêt du FMI n’a pas rassuré les investisseurs.
Les autorités angolaises ont justifié leur décision de renoncer à un prêt du FMI par la reprise des cours du pétrole à 41 dollars le baril contre près de 20 dollars quand elles ont approché le FMI.
Toutefois, elles ont annoncé leur ferme volonté de poursuivre les réformes recommandées par le FMI notamment l’élargissement de l’assiette fiscale et la diversification des sources de revenus.
Les mêmes autorités ont, par ailleurs, tenu à préciser qu’elles ont bénéficié d’un prêt chinois de 11,46 milliards de dollars.
Alors que plusieurs analystes avaient des doutes sur les véritables motivations du refus du prêt du FMI de la part de l’Angola, une enquête de Trading Economics montre que l’indice de confiance des entreprises ne cesse de plonger. Il a atteint -34 en juillet 2016 contre une valeur positive de 2 en juillet 2015.