104,8 MILLIARDS DE DOLLARS : LE COÛT DES INÉGALITÉS HOMMES/FEMMES EN AFRIQUE

Afrigender

Dans son rapport sur le développement humain en 2016 : Accélérer les progrès en faveur de l’égalité des genres et de l’autonomisation des femmes en Afrique, le Programme des Nations-Unies pour le développement (PNUD) met en garde les pays africains  contre la discrimination persistante à l’égard des femmes qui compromet sérieusement le développement et ralentit le rythme de économique.

Selon le rapport, « les obstacles structurels profondément enracinés tels que la répartition inégale des ressources, du pouvoir et des richesses, associés à des institutions et des normes sociales qui perpétuent les inégalités freinent les africaines.»

Bien que les disparités économiques varient d’une sous-région à une autre, on observe des inégalités à la fois en termes d’accès aux ressources économiques, de participation sur le milieu du travail, d’opportunités entrepreneuriales ainsi que d’exploitation et d’accès aux bénéfices tirés des ressources naturelles et de l’environnement.

Pour l’année 2014, les disparités entre les hommes et les femmes ont coûté 104,8 milliards de dollars à l’Afrique subsaharienne, soit 6 % du PNB. Entre 2010 et 2014, l’Afrique subsaharienne a perdu en moyenne 95 milliards de dollars par année.

PNUDInegalites

D’autres études montrent l’impact négatif de l’inégalité des genres sur la productivité

Une étude de Bandara (2015) a montré que les disparités entre les genres sur les plans de la participation au marché du travail et de l’éducation ont un impact négatif sur la production économique des travailleurs dans les pays africains. L’élargissement de l’écart entre les hommes et les femmes de 1 % s’accompagne d’une diminution de la production par travailleur de l’ordre de 0,43 à 0,49 % dans l’ensemble de l’Afrique, de 0,9 à 0,50% en Afrique subsaharienne et de 0,26 à 0,3 % dans un échantillon plus large

Des constats qui nécessitent des changements sans attendre

L’étude du PNUD met en lumière les obstacles qui limitent le temps que les femmes peuvent consacrer à leur éducation et au travail rémunéré. Dans 71 % de cas, ce sont les femmes qui vont chercher de l’eau et le bois de chauffage, elles y consacrent collectivement 40 milliards d’heures par an. Par ailleurs, la santé des africaines pâtit des pratiques néfastes telles que le mariage précoce, la violence physique et sexuelle ainsi que la mortalité maternelle élevée.

Une lueur d’espoir : les femmes africaines dans les élites gagnent du terrain

Une étude du cabinet Mc Kinsey Global Institute intitulé « Women Matter » montre que les femmes sont plus présentes dans les conseils d’administration des grandes entreprises par rapport aux autres régions du monde. Ainsi 36 % des promotions à des postes de responsabilités sont accordées à des femmes qui représentent  29 % des cadres supérieurs, et 22 % des membres de cabinets ministériels. Quant aux femmes parlementaires, elles sont de plus de plus nombreuses sur le et représentent 24 % contre une  moyenne mondiale de 21%.

Investir pour l’égalité et l’autonomisation des femmes garantirait une croissance inclusive.

L’étude du PNUD conclut que la résorption des inégalités entre les genres exige une approche impliquant l’ensemble des pouvoirs publics et de la société en tenant compte des liens établis entre le bien-être social des femmes et les opportunités économiques. Il propose quatre axes d’intervention notamment l’adoption de réformes juridiques, le renforcement des capacités nationale en vue d’accélérer l’implication des femmes dans la prise de décisions, l’adoption d’approches multisectorielles destinées à promouvoir l’égalité des genres et l’autonomisation des femmes et enfin l’accélération de de l’accès des femmes aux droits de propriétés et de gestion des ressources.