ACCAPAREMENT DES TERRES ARABLES EN AFRIQUE : UNE RÉGLEMENTATION RESPONSABLE S’IMPOSE
Les terres arables constituent un facteur de production rare destiné à produire un bien essentiel : la nourriture. La protection de cette ressource pour les générations actuelles et futures ne peut pas être laissée entre les mains des intérêts privés ou publics étrangers. Compte tenu des enjeux démographiques et environnementaux auxquels l’#Afrique fait face, les pays africains devraient prioriser l’amélioration de la productivité agricole pour garantir à leurs populations la sécurité alimentaire. Il faudrait limiter dans la mesure du possible l’exploitation et la vente de nouvelles terres pour le bénéfice des générations futures.
Vente des terres agricoles : L’Afrique domine les autres régions
Dans un rapport intitulé Land Matrix Analytical Report II : International Land Deals for Agriculture, Land Matrix montre que les pays africains ont enregistré 422 transactions au cours des 15 dernières années sur un total de 1004 recensées à l’échelle mondiale, soit 42 %. L’Asie suit derrière avec 305 transactions, soit 30 %.
En termes de superficie, les terres agricoles vendues en Afrique représentent 10 millions d’hectares sur un total de 26,7 millions, soit 37,5 % du total. L’Europe de l’Est arrive en deuxième place avec 5 millions d’hectares, soit 19 %.
Le #Madagascar au premier rang des pays ayant cédé les terres arables
Selon Thinking Africa, qui classe les pays africains en fonction de superficie de terres vendues ou louées aux investisseurs étrangers, Madagascar domine le classement avec 3,7 millions d’hectares cédées depuis 2000. D’autres pays comme l’Éthiopie (3,2 millions d’hectares), la #République démocratique du #Congo (2,8 millions d’hectares), la #Tanzanie (2 millions d’hectares) et le #Soudan (1,6 millions d’hectares) font partie des cinq premiers.
La Malaisie domine les pays acquéreurs des terres arables
Selon les statistiques de Land Matrix, la Malaisie arrive en tête du classement des pays ayant acheté les terres arables avec 3,7 millions d’hectares suivi des États-Unis (3,3 millions d’hectares), du Royaume-Uni (1,8 millions d’hectares), du Singapour (1,7 millions d’hectares), de l’Inde (1,2 millions d’hectares), de Hong Kong (1,1 millions d’hectares), de la Chine (1,0 million) et de l’Argentine (0,8 million).
L’enjeu de cet accaparement des terres par des étrangers vient du fait que certains investisseurs font l’acquisition des terres dans le but de produire et exporter des denrées agricoles vers leurs pays d’origine.
Par ailleurs, certains investisseurs sont motivés par les perspectives de profits au détriment des populations locales.
Un énorme potentiel de hausse de la productivité
Une Étude du Fonds monétaire international montre que le potentiel de hausse de productivité agricole est particulièrement élevé en Afrique subsaharienne où les rendements sont inférieurs de 50 % à leur niveau potentiel.
En mesurant la productivité agricole par la production de cultures par unité de terre cultivée, le graphique ci-après montre des écarts de rendement importants pour le maïs et le riz entre l’Afrique subsaharienne et les autres régions du monde. Avec un rendement de 0,22 pour le maïs, l’Afrique accuse un retard important par rapport à l’Amérique du nord dont le rendement est de 1.
Bien que le potentiel agricole non exploité soit important en Afrique avec un ratio de 0,58 %, le principal défi en Afrique est d’assurer le développement durable de l’agriculture et garantir aux générations futures un territoire propice à l’exercice et au développement des activités agricoles.