AFRIQUE SUBSAHARIENNE : DES MESURES ÉCONOMIQUES D’URGENCE FACE À LA PLUS FAIBLE CROISSANCE DEPUIS PLUS DE 20 ANS
Le Fonds monétaire internationale, dans ses nouvelles perspectives économiques régionales d’octobre 2016, a révisé à la baisse la #croissance de l’économie en #Afrique subsaharienne. La croissance économique de la région va tomber à 1,4 % en 2016 après une progression de 3,4 % en 2015 et de plus de 5 % entre 2010 et 2014. Elle devrait rebondir à 2,9 % en 2017.
Avec une croissance économique (1,4 %) inférieure à celle de la population (2,3 %), l’année 2016 marque un premier recul du niveau de vie de la population (-0,9 %) depuis 22 ans.
Les principaux facteurs qui expliquent cette contre-performance économique sont principalement le contexte mondial caractérisé par la faiblesse des cours des matières premières et le durcissement des conditions de financement. Par ailleurs, la réaction tardive des autorités de certains pays pour contrer les chocs a eu pour effet de décourager l’investissement privé.
Une croissance à plusieurs vitesses en Afrique subsaharienne
Les statistiques globales de la croissance masquent une grande diversité entre les rythmes de progression des économies de la région.
La moitié des pays de la région peu tributaires des matières premières continuent d’afficher des taux de croissance robustes (plus de 4 %) grâce à la diminution de leur facture pétrolière, à l’amélioration du climat des affaires et à des investissements en infrastructures.
Par ailleurs, les pays exportateurs de matières premières ont vu leurs perspectives économiques se dégrader considérablement malgré la légère remontée des cours du pétrole, les effets de la baisse des cours se sont étendus à l’ensemble de l’économie provoquant ainsi une contraction de l’activité.
Des mesures d’urgence s’imposent pour stimuler la croissance économique
Pour rétablir la stabilité économique et relancer la croissance, le FMI recommande aux pays africains de mettre en place un plan de mesures cohérentes qui s’articule autour de trois axes :
Premièrement, les banques centrales des pays qui n’appartiennent pas à une union monétaire devraient laisser les taux de change s’ajuster pour absorber les pressions extérieures.
Deuxièmement, les banques centrales devraient resserrer la politique monétaire pour juguler une hausse prononcée de l’inflation.
Troisièmement, le redressement des comptes publics s’impose après la forte dégradation des déficits budgétaires au cours des dernières années sans toutefois compromettre la croissance.
Pour les pays qui continuent d’afficher des taux de croissance robustes avec des déficits budgétaires et un endettement important, le FMI recommande de trouver un meilleur équilibre entre la nécessité d’accroître les dépenses d’investissement et le souci de préserver la viabilité de la dette. Ces pays pourraient mieux mobiliser les recettes domestiques non liées aux secteurs extractifs (un potentiel de 3 à 6,5 % du PIB) en réduisant de nombreuses exemptions fiscales et en finançant les projets ayant un meilleur retour sur investissement.