NIGERIA : UN BUDGET AMBITIEUX, DES TENSIONS INFLATIONNISTES ET DÉCOUVERTE D’UNE DETTE CACHÉE

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source: www.doublet.com

En novembre, l’indice des prix à la consommation au a poursuivi sa remontée avec une hausse de 18,5 % comparativement à 18,3 % en octobre. Cette hausse du coût de la vie est attribuable principalement à la hausse du coût des aliments importés.

Par ailleurs, le Nigeria vient d’entrer en récession après deux trimestres consécutifs de négative du produit intérieur brut réel, pour la première fois depuis plus de 20 ans.

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Dans ce contexte de stagflation (hausse de l’inflation en situation de récession), la banque centrale a joué la carte de la prudence en maintenant inchangé son taux directeur à 14 % le  23 novembre dernier.

Un budget « de la reprise et de la croissance » et des investisseurs qui exigent un rendement élevé

Le président du Nigéria a présenté à  l’assemblée nationale, un projet de budget pour 2017 de 24 milliards de dollars, en hausse de 20 % par rapport au budget de 2016.

Le déficit budgétaire est estimé à 2,2 %  du PIB et son financement représente un défi de taille. En effet, le risque protectionniste à la suite de l’élection de Donald Trump à la présidence des États-Unis combiné à la remontée des anticipations inflationnistes rendent les marchés émergents, comme le Nigéria, moins attrayants pour les investisseurs internationaux..

Par ailleurs, la hausse de l’inflation au Nigeria rend l’endettement public sur le marché intérieur plus coûteux, les investisseurs locaux exigeant des rendements plus élevés.

Une importante « dette cachée » dans les comptes publics

Le gouvernement du Nigéria a annoncé la découverte de 7 milliards de dollars (2 200 milliards de nairas) de créances cachées dans les comptes publics qu’il impute à l’administration précédente. Il indique que ces dettes sont dues à des entreprises locales et qu’elles seront réglées grâce à des obligations ayant une maturité de 10 ans.

Contrairement au cas du , cette découverte n’a pas causé la défiance des organisations internationales, le Nigéria bénéficiant d’un niveau d’endettement encore gérable de 16,6 %.

Cette manipulation de chiffres des comptes publics pose un problème de et d’imputabilité des dirigeants. Rappelons que dans le cas du Brésil, la présidente Dilma Rousseff a été destituée pour motif principal de masquer la réalité du déficit budgétaire du pays.