ANGOLA : UNE ÉCONOMIE À RISQUE À CAUSE DE SA FORTE DÉPENDANCE AU PÉTROLE ET À LA CHINE
Selon l’ambassade de Chine à Luanda, cité par l’agence Ecofin, les échanges commerciaux entre la Chine et l’#Angola ont bondi de 50,47 % en glissement annuel en janvier, pour s’établir à 2,02 milliards de dollars en janvier. Les exportations angolaises vers la Chine ont atteint 1,85 milliards de dollars en janvier tandis que la valeur des importations en provenance de la Chine s’est établie à 167 millions de dollars.
Une embellie temporaire soutenue par la demande chinoise de pétrole
La forte hausse des échanges commerciaux entre la Chine et l’Angola en janvier 2017 s’explique par un bond spectaculaire des importations chinoises en provenance de l’Angola de 59,08 %.
En effet, le commerce chinois est en hausse depuis novembre dernier. La #croissance des importations chinoises est revenue en territoire positif grâce à la hausse des importations de matières premières, principalement le fer, le charbon et le pétrole, à la suite de l’augmentation des dépenses publiques dans les infrastructures. En février, les importations chinoises libellées en dollars ont bondi de 38,1 % sur un an, la plus forte progression depuis 2012, comparativement à une hausse de 16,7 % en janvier. Libellées en yuans, les importations chinoises ont progressé de 44,7 % sur un an.
Toutefois, la performance du commerce en Chine au cours des premiers mois de 2017, tirée par les investissements dans les infrastructures, est temporaire. La Chine poursuit le rééquilibrage de son modèle axé sur le commerce et l’industrie vers une économie soutenue davantage par la consommation et les services. Par ailleurs, le gouvernement chinois vient d’abaisser son objectif de croissance pour 2017 à 6,5 % comparativement à une progression de 6,7 % réalisée en 2016.
La faiblesse des cours du pétrole et le rééquilibrage de l’économie chinoise nuisent à la croissance de l’économie angolaise
La chute des cours du pétrole a affecté négativement l’économie angolaise `cause de la forte dépendance à cette ressource (plus de 90 % des exportations, près de 75 % des recettes de l’État et plus de 40 % du PIB).
Le rééquilibrage du modèle de croissance et le ralentissement de l’économie chinoise, premier partenaire commercial (près de 50 % des exportations angolaises) a également affecté la croissance de l’économie chinoise par le biais de la baisse de la demande des matières premières. Les exportations de l’Angola vers la Chine ont baissé progressivement, passant de 33,5 milliards de dollars à 13,8 milliards en 2016. En 2017, le commerce entre les deux pays a enregistré un rebond temporaire.
La diversification de l’économie s’impose pour créer des emplois et améliorer le niveau de vie de la population.
La croissance de l’économie angolaise affiche un ralentissement continu depuis 2014, plombée par le manque de diversification dans un contexte de baisse des cours des matières premières. Cette dépendance à l’égard du pétrole rend l’économie vulnérable à la fluctuation des cours.
Pour améliorer le niveau de vie de la population, le gouvernement doit redoubler d’effort pour poursuivre une politique de diversification de l’économie et mettre en place des réformes qui permettront d’améliorer la compétitivité et créer des emplois pour la population angolaise. Les principales réformes devraient porter sur l’amélioration de la #gouvernance et des institutions, l’accroissement des investissements en infrastructures, poursuivre l’ouverture économique par le biais de l’intégration régionale et réduire les inégalités par les programmes sociaux axés sur la satisfaction des besoins fondamentaux de la population.