LE RETARD DE CROISSANCE CHEZ LES ENFANTS EST EN RECUL PARTOUT SAUF EN AFRIQUE MALGRÉ UNE DÉCENNIE D’EMBELLIE ÉCONOMIQUE

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Selon les travaux réalisés conjointement par le Groupe de la Banque mondiale, l’Organisation mondiale pour la santé (OMS) et l’UNICEF, les retards de chez les enfants de moins de cinq ans en s’aggravent alors qu’ils sont en recul dans les autres régions du monde.

Le nombre d’enfants de moins de cinq ans atteints de retard de croissance en Afrique est en augmentation continue depuis 1990, passant de 44,8 millions en 1990 à 57,1 millions en 2015. Cette progression s’explique par la croissance de la population et les faibles progrès dans la réduction du pourcentage d’enfants atteints de retard de croissance.

Les pays asiatiques ont réduit substantiellement le nombre d’enfants de moins de cinq ans atteints de retard de croissance, passant de 100 millions en 1990 à 62,7 millions en 2015 en Asie du Sud. En Asie de l’Est et du Pacifique, le nombre d’enfants atteints de retard de croissance est passé de 75 millions en 1990 à 20 millions en 2015.

RetarddesMoinsde5ans

Toutefois, le taux de retard de croissance continue de baisser, mais très légèrement. Il est passé de 38,8 % en 2000 à 31,6 % en 2015.

Par ailleurs, la prévalence du surpoids est en constante évolution. Le nombre d’enfants de moins de 5 ans en surpoids  est passé de 6 millions en 1995 à 10,5 millions en 2015.

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Des retards de croissance aux conséquences humains et économiques énormes

Le développement économique durable des économies africaines repose sur le potentiel humain de l’ensemble des citoyens. Cependant, le retard de croissance des enfants impose des coûts élevés de développement économique, social et humain aux individus, aux ménages, aux communautés et aux pays.

Selon l’OCDE, le PNUD et la BAFD (2017), la malnutrition et le retard de croissance des enfants ont des effets néfastes sur l’apprentissage tout au long de la vie, la productivité et le revenu.

L’UNICEF estime le coût annuel d’une mauvaise nutrition en Afrique subsaharienne à 25 milliards de dollars. En pourcentage du PIB, les pertes se situent entre 2 à 16 % du PIB chaque année.

Une initiative qui suscite beaucoup d’espoir

L’initiative des dirigeants africains pour la nutrition, lancée par la BAFD et le Panel mondial sur les systèmes agricoles et alimentaires avec pour objectif de promouvoir et d’augmenter les investissements en nutrition  constitue un espoir pour le développement humain et économique durable du africain.

En effet, l’investissement dans le développement humain se traduit non seulement par la réduction de la pauvreté mais aussi par la croissance économique qui, à son tour, permet un investissement plus important dans le développement humain. (OCDE, 2017).

Selon le Panel mondial, une hausse des investissements pour réduire le retard de croissance de 45 % d’ici 2025, pourrait générer des gains de 83 milliards de dollars du PIB dans 15 pays d’Afrique subsaharienne dont 29 milliards pour le Nigéria et 16 milliards pour l’Éthiopie.

Enfin, les autorités devront s’assurer que les avantages des investissements profitent à une forte proportion de la population, ce qui n’a pas été le cas au cours de la dernière décennie de croissance. La croissance économique doit être inclusive.