RDC : UNE PÉNURIE DE DEVISES ACCOMPAGNÉE D’UNE DÉPRÉCIATION MONÉTAIRE ET DES TENSIONS INFLATIONISTES INSOUTENABLES
L’économie congolaise traverse une période difficile, frappée de plein fouet par la baisse des cours mondiaux de ses principales exportations et par l’instabilité de l’environnement politico-sécuritaire. La #croissance économique a ralenti en 2016 pour s’établir à 2,5 % après une hausse de 6,9 % en 2015.
Une pénurie de devises étrangères préoccupante
Le ralentissement des exportations et la baisse des investissements étrangers ont entraîné une pénurie de devises. Selon un communiqué de la Banque centrale du 05 juillet 2017, les réserves de change se sont situées à 708,77 millions de dollars, soit 3,11 semaines d’importations de biens et services. Ce niveau de réserves de change est de loin inférieur à l’objectif d’au moins 10 semaines d’importations fixé par les autorités congolaises en 2012.
Pour lutter contre la pénurie de devise, les autorités congolaises ont demandé aux sociétés minières étrangères de transférer obligatoirement en RDC 40 % de leurs bénéfices issus des exportations de minerais.
Persistance de la dépréciation du franc congolais et intensification de l’inflation
La pénurie des devises a engendré une dépréciation du franc congolais par rapport au dollar américain. En date du 20 juillet 2017, le dollar américain s’est négocié à 1 605 francs congolais contre 929 francs le 21 novembre 2016, une dépréciation de 72,8 %.
Quant à l’inflation, elle a connu, selon la banque centrale, sa plus forte accélération en juin, avec un taux de 7,4 % contre une hausse de 3 % en mai. En cumul annuel, l’inflation s’est établie à 20,8 % contre 1,1 % à la même période de 2016. En glissement annuel, elle est ressortie à 32,9 % contre une cible de 7,0 % à la fin décembre 2017.
La banque centrale du #Congo durcit sa politique monétaire
La banque centrale du Congo a relevé son taux directeur à deux reprises en 2017 pour limiter la dépréciation du franc congolais et ralentir l’inflation. Le 26 juin dernier, elle a relevé son taux directeur de 6 points à 20 % pour « faire face à la tendance croissante du taux de change et de réduire le rythme des hausses des prix domestiques».
Toutefois, les chances de succès de cette politique restent limitées car la hausse de taux du mois de janvier 2017, qui faisait passer le taux directeur de 7 % à 14 %, n’a pas ralenti la dépréciation du franc congolais ni fait fléchir l’inflation.