AFRIQUE SUBSAHARIENNE: AFRIQUE SUBSAHARIENNE: RETOUR DU SURENDETTEMENT EN CONTEXTE DE DÉGRADATION DE LA GOUVERNANCE

dette-publique                                                                                                           source: gyk-mouvement.com

L’indicateur le plus utilisé pour mesurer le fardeau de la dette publique dans l’économie est la dette publique brute rapportée au Produit intérieur brut (PIB). Toutefois, un tel indicateur pourrait ne pas refléter le risque réel de l’endettement public dans le contexte des pays où l’économie informelle représente une forte proportion du PIB. C’est ce qui ressort d’un article du Financial Times commentant les récents travaux du Fonds monétaire international, de l’agence de notation Fitch ratings et de Capital Economics.

Selon l’article, un pays ayant un secteur informel important aura de la difficulté à rembourser sa dette étant donné que les revenus  provenant du secteur formel sont faibles. Ainsi, le ratio dette publique brute /PIB du secteur formel offre un meilleur indicateur de la capacité des pays à prélever les revenus pour rembourser la dette.

En utilisant le ratio dette publique rapportée au PIB, le taux d’endettement des pays africains semble relativement gérable, il s’établit à 18,6 % du PIB au Nigéria contre     39 % en , 72 % au et en et 115,2 % au .

Toutefois, le portrait de l’endettement en subsaharienne est moins reluisant lorsque la dette publique est rapportée au PIB du secteur formel. Ainsi, le dette publique s’élève à 53,5 % du PIB formel au Nigéria, à 82,8 % du PIB formel en Tanzanie et à 180 % du PIB formel au Mozambique.

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Le Nigéria : un cas particulier avec un secteur informel estimé  à 65, 1 % du PIB

Au Nigéria, la taille du secteur informel est imposante. Le Fonds monétaire international l’estime à 65,1 % du PIB sur la période 2010-2014 contre une moyenne de 38 % en Afrique subsaharienne. Cette faiblesse du secteur formel (34,9 % du PIB) affecte négativement les recettes du gouvernement qui sont évaluées à seulement 5,3 % du PIB au Nigéria contre une moyenne de 16,9 % du PIB en Afrique subsaharienne.

L’utilisation du ratio dette publique / PIB du secteur formel fait passer le taux d’endettement du Nigéria de 18,6 % à 53,5 %, ce qui soulève des inquiétudes sur la viabilité de sa dette. Par ailleurs, lorsqu’on mesure la dette nigériane par rapport aux recettes du gouvernement, le taux dépasse 300 %, le seuil de viabilité de la dette, établi par le Programme de renforcement des capacités des pays pauvres très endettés du FMI et de la Banque mondiale.

Hausse de l’endettement dans une conjoncture économique difficile et une qualité de la en recul.

Le rapport CPIA de la Banque mondiale vient de dresser un état des lieux assez préoccupant de la gestion économique, des politiques structurelles, des politiques d’inclusion et d’équité ainsi que de la gestion du secteur public. Selon la Banque mondiale, il y a une dégradation de la qualité des politiques et des institutions, ajoutant qu’il est indéniable que la situation tend à se détériorer.

Dette publique des pays classés selon  le poids du secteur informel                                                                (en pourcentage du PIB total et du PIB secteur formel dans certains pays)

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