AFRIQUE DU SUD : LES AGENCES DE NOTATION SANCTIONNENT LA DÉTÉRIORATION DE L’ÉCONOMIE ET DE LA GOUVERNANCE

L’agence de notation Standard & Poors (S&P) a abaissé, le 25 novembre,  les deux notes de l’ du Sud dans la catégorie spéculative à BB (en devises étrangères) et à BB+ (en monnaie locale) avec des perspectives stables. L’agence S&P s’inquiète du ralentissement de l’économie, de la détérioration des finances publiques, de la hausse de l’endettement, de la persistance du chômage et de la détérioration du niveau de vie de la population. En raison des décisions économiques des autorités sud-africaines, l’économie a stagné et sa compétitivité internationale s’est érodée.

À son tour, l’agence de notation Moody’s a placé la note souveraine de l’Afrique du Sud sous perspective négative à Baa3. Cette perspective reflète les risques liés à la mise en œuvre de réformes structurelles pour restaurer la confiance et redresser l’économie.

Quant à l’agence Fitch, elle  a confirmé la note de crédit à long terme en devise locale et étrangère de l’Afrique du Sud avec une perspective stable à BB+ dans la catégorie spéculative.

La dégradation de la note souveraine aura un impact sur les taux d’intérêts et sur le coût du service de la dette. Par ailleurs, les investisseurs qui doutent de la capacité des autorités sud-africaines à redresser l’économie pourraient arrêter d’investir ou sortir leurs capitaux.

Une au ralenti, une aggravation du chômage et une détérioration du niveau de vie de la population

L’économie sud-africaine n’a pas profité, comme les autres pays émergents, de la remontée des cours des matières premières. Elle a, au contraire ralenti continuellement, plombée par une demande intérieure morose, les ménages et les entreprises ayant vu leur confiance s’éroder. La croissance économique est passée de 3,3 % en 2011 à 0,3 % en 2016. Le gouvernement sud-africain et le fonds monétaire international prévoient une faible croissance de 0,7 % en 2017.

Avec une croissance économique inférieure à celle de la population, le niveau de vie de la population ne cesse de se détériorer. La croissance du PIB par habitant est passé de 1,8 % en 2011 à -1,3 % en 2016.

Quant au taux de chômage, il ne cesse d’augmenter passant de 24,8 % en 2011 à 27,6 % en 2017.

Plusieurs analystes estiment qu’il sera très difficile pour l’Afrique du Sud de redresser l’économie au cours des prochains mois.

Une dégradation des finances publiques et une persistance du déficit courant

Le gouvernement sud-africain ne dispose d’aucune marge de manœuvre pour maîtriser le déficit budgétaire qui ne cesse de se détériorer (-4,5 % en 2017), ce qui augmente l’endettement public (53 % du PIB).