AFRIQUE DU NORD : LES CITOYENS RÉCLAMENT UNE CROISSANCE INCLUSIVE

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Lors de la conférence de Marrakech sur la promotion de la , de l’emploi et de l’inclusion dans le monde arabe organisée par le Fonds monétaire international (FMI), le Fonds arabe pour le développement économique et social (FADES), le fonds monétaire arabe (FMA) et le gouvernement du , plusieurs défis auxquels sont confrontés les pays de la région ont été exposés, principalement la persistance de conflits régionaux, la baisse des prix des matières premières, une faible productivité, une croissance faible, un chômage élevé et une mauvaise .

Une montée des tensions sociales

Selon une étude du FMI, les populations de la région manifestent leur frustration causée par l’absence de perspectives d’emploi et d’accès à des services publics abordables.  Elles réclament une croissance inclusive dans cette région qui affiche des taux d’emploi parmi les plus faibles du monde.

D’autres travaux de la Commission économique pour l’ des Nations Unies montrent que le taux de chômage élevé des jeunes et le faible  taux d’activité des femmes constituent des facteurs aggravant la marginalisation et l’exclusion humaine.

 Détérioration de la situation budgétaire et de l’endettement

Selon le FMI, des vulnérabilités importantes perdurent dans les pays de la région, après des années de faible mobilisation des recettes intérieures et de dépenses courantes élevées (subventions et salaires) qui, dans la plupart des pays, ont fait augmenter la dette. Cette tendance a été accentuée par l’effet des réévaluations consécutives aux dépréciations monétaires, la hausse des paiements d’intérêts et la morosité de la croissance. En Égypte, la dette brute est passée de 85 % du PIB en 2014 à 101 % en 2017. En , la dette est passée de 52 % du PIB à 69 % sur la même période.

Face aux risques de surendettement, les pays doivent adopter des mesures d’assainissement budgétaire tout en améliorant l’efficience de l’investissement et en protégeant les dépenses sociales.

Des réformes qui s’imposent

Le communiqué final des organisateurs de la conférence présente les principales réformes à prioriser pour soutenir une croissance économique inclusive, notamment :

  • renforcer les institutions afin d’améliorer la gouvernance, combattre la corruption et assumer la responsabilité des politiques d’inclusion;
  • rendre le secteur privé plus dynamique en améliorant l’accès aux services financiers et le climat des affaires, en réduisant les obstacles et en allégeant les formalités administratives;
  • mettre en place des dispositifs solides de protection sociale et renforcer les droits juridiques afin d’autonomiser les populations défavorisées, notamment les jeunes, les femmes, les ruraux et les réfugiés;
  • accroître et améliorer les dépenses sociales et les investissements de qualité et rendre la fiscalité plus équitable afin de stimuler la croissance, améliorer le sort des citoyens et répartir plus équitablement l’effort de réforme;
  • enfin, investir dans l’humain et réformer l’éducation pour préparer les travailleurs à la nouvelle économie.

Toutefois, il n’est pas certain que les « oubliés » de l’embellie économique des dernières décennies aient la patience d’attendre les effets des reformes à moyen terme, alors qu’ils exigent l’amélioration de leur niveau de vie à court terme.