LA RICHESSE DURABLE : UNE MESURE PLUS COMPLÈTE QUE LE PIB
On reproche au PIB de ne pas comptabiliser la dégradation des ressources naturelles (forêts, mines, eau), pourtant indispensables pour assurer une #croissance économique durable. De plus, les mesures qui sont prises pour pallier aux dégradations de l’environnement sont comptabilisées positivement dans le PIB, comme une création de richesses, alors qu’elles visent à réduire la dégradation ou traiter ses conséquences.
Dans son nouveau rapport intitulé « The Changing Wealth of Nations 2018 », la Banque mondiale présente une mesure de la richesse durable qui va au-delà du Produit intérieur brut (PIB). Cette mesure de la Banque mondiale s’inscrit dans la perspective d’évaluer la richesse globale d’un pays, en considérant, outre le capital produit (machines, bâtiments, équipements…), le capital naturel (forêts et ressources minières), le capital humain (revenus d’une personne sur toute sa vie) et les actifs étrangers nets.
Ce rapport qui étudie l’évolution de la richesse de 141 pays entre 1995 et 2014 conclut que les inégalités persistent malgré l’augmentation de la richesse mondiale. Dans les pays de l’OCDE, la richesse par habitant mesurée aux taux de change du marché est 52 fois supérieure à celle des pays à faible revenu. Par ailleurs, les pays à faible revenu affichent une hausse supérieure à la moyenne mondiale de 66 %.
En #Afrique subsaharienne, la richesse par habitant n’a pas augmenté depuis1995, en raison, principalement de la pression démographique.
Selon la Banque mondiale, le capital humain représente les 2/3 de la richesse mondiale. Il s’est établi à 70 % de la richesse dans les pays à revenu élevé, contre 40 % dans les pays à faible revenu. En Afrique subsaharienne, le capital humain représente 50 % de la richesse totale. Ce qui démontre, l’importance économique de l’investissement dans le capital humain pour accroître la richesse et stimuler la croissance à long terme.
Quant au capital naturel, il représente près de la moitié de la richesse des pays à faible revenu, ce qui démontre la contribution importante du développement durable à la croissance économique. En Afrique subsaharienne, le capital naturel représente une moyenne de 36 % de la richesse totale. Toutefois, cette proportion dépasse 80 % dans certains pays comme la Guinée et la RCA.
Compte tenu de l’abondance des ressources naturelles et de l’évolution démographique en Afrique, les conclusions de ce rapport démontrent l’importance du capital naturel et du capital humain dans le développement économique du #continent à long terme.