AFRIQUE DU SUD : PREMIÈRE RÉCESSION EN UNE DÉCENNIE
L’agence nationale des statistiques de l’#Afrique du Sud a annoncé que l’économie sud- africaine est entrée en récession[1] après avoir enregistré une contraction de 0,7 % du produit intérieur brut (PIB) au deuxième trimestre 2018. Il s’agit d’un deuxième trimestre consécutif de recul du PIB qui avait chuté de 2,6 % au premier trimestre. La dernière récession économique en Afrique du Sud remonte à la période de la crise financière de 2008-2009 avec une contraction économique durant trois trimestres consécutifs.
Le secteur agricole, le transport, le commerce et le gouvernement en baisse
Les principaux secteurs contributeurs à cette contraction ont été le secteur agricole dont la production a chuté de 29,2 %, soit une contribution négative à la #croissance de -0,8 point, suivi du transport (-4,9 %) avec une contribution négative à la croissance de -0,4 point ainsi que du commerce (-1,9 %) dont la contribution à la croissance a été de -0,3 point.
De leur part, les secteurs des mines et de la finance ont eu une contribution positive à la croissance de 0,4 avec une progression de 4,9 % et de 1,9 % respectivement.
Des perspectives difficiles
La récession de l’économie sud-africaine au deuxième trimestre est d’autant plus inattendue qu’elle s’est produite dans un contexte de climat politique intérieur amélioré. Le remplacement de Jacob Zuma par Cyril Ramaphosa à la présidence sud-africaine en février 2018 avait temporairement rassuré les marchés, le nouveau président ayant fait de la relance économique et de la lutte contre la corruption ses priorités.
Toutefois, l’évolution de la conjoncture économique au cours des derniers mois n’a pas rassuré les investisseurs. Le chômage dépasse 27 %, l’inflation est en hausse, le déficit budgétaire creuse et les réformes promises tardent à se concrétiser.
La monnaie sud-africaine (le rand) a perdu 33,5 % face au dollar américain depuis le 26 février 2018 et les perspectives d’une hausse des taux d’intérêt aux États-Unis risquent d’accentuer la sortie des capitaux dans plusieurs pays émergents y compris l’Afrique du Sud.
Les autorités sud-africaines devraient s’inquiéter de la réaction des agences de notation à cette récession économique au cours des prochains mois. L’agence de notation Moody’s vient de réduire de moitié ses prévisions de croissance économique pour l’économie de l’Afrique du Sud en 2018, les faisant passer de 1,5 % à une croissance comprise entre 0,7 % et 1 %. Sa prochaine évaluation du risque souverain est prévue en octobre.
[1]Une récession technique se définit comme deux trimestres consécutifs de contraction du produit intérieur brut.