AFRIQUE : LENTE AMÉLIORATION DE LA GOUVERNANCE ET RECUL DE LA SÉCURITÉ ET ÉTAT DE DROIT
L’indice de la fondation Mo Ibrahim classe les 54 pays africains en fonction de 100 indicateurs regroupés en quatre principales catégories : sécurité et État de droit, participation et droits de l’homme, développement économique durable et développement humain.
Le rapport de 2018, portant sur les 10 dernières années, fait état d’une très faible amélioration de la #gouvernance globale, d’une stagnation du développement économique durable et d’un recul de l’indicateur de sécurité et État de droit.
L’indice de la gouvernance globale a connu une amélioration d’un point seulement sur une décennie, passant de 48,9 à 49,9. Le sous-indice du développement économique durable a stagné (+0,1 point) alors que celui de la sécurité et État de droit a reculé (-2,5 points). Le sous-indice du développement humain a gagné 3,5 points, suivi de celui de la participation et droits humains (+2,9 points).
Une forte #croissance économique qui n’améliore pas le développement économique durable pour les citoyens
Selon la fondation Mo Ibrahim, la forte croissance économique de la dernière décennie en #Afrique n’a pas permis de répondre aux besoins fondamentaux de la population africaine. Alors que le produit intérieur brut du #continent a enregistré une croissance de 39,7 % en dix ans et que la population africaine s’est accrue de 26 %, le développement économique durable pour les citoyens a stagné avec une croissance de 0,2 %.
La qualité de l’enseignement et de l’emploi ne répondent pas aux attentes des jeunes qui représentent plus de 60 % de la population. Les résultats des indicateurs de l’éducation se sont dégradés pour la moitié des pays africains au cours des cinq dernières années. L’indicateur Harmonisation du système éducatif avec les besoins du marché du travail a reculé de 0,8 point sur la même période.
Des progrès dans la gouvernance de certains pays
Les pays africains affichent un bilan contrasté en matière de gouvernance et les progrès réalisés dans l’ensemble sont tirés par un petit nombre de pays.
Selon l’indice de la gouvernance globale, les cinq pays les plus performants sont l’Île #Maurice (avec un score de 79,5 en 2017), suivie des #Seychelles (73,2 %), du #Cap Vert (71,1 %), de la #Namibie (68,6 %) et du #Botswana (68,5 %).
Sur la période 2008-2017, les pays ayant réalisé les plus fortes progressions de la gouvernance globale sont la Côte-d’Ivoire (+12,7 points), le #Zimbabwe (+10,8 points), le #Maroc (+7,3 points), la #Tunisie (+6,9 points) et le #Kenya (+6,1 points).
Des perspectives moins favorables
La lenteur de l’amélioration de la gouvernance au cours des dix dernières années alors que la conjoncture économique était favorable soulève des inquiétudes quant à ce qui va se passer au cours des prochaines années lorsque l’économie africaine va ralentir.
Les mauvaises performances des gouvernements africains en matière de création d’emplois inquiètent alors qu’on s’attend à une croissance de 27,9 % de la population en âge de travailler (15-64 ans) au cours des dix prochaines années.