RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO : DÉFI POUR LE NOUVEAU POUVOIR
Le 20 janvier 2019, la cour constitutionnelle de la #République démocratique du #Congo (RDC) a confirmé la victoire de Félix Tshisekedi comme nouveau président de la RDC. Il est le leader de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), parti politique fondé par son père Étienne Tshisekedi, figure emblématique de l’opposition congolaise pendant plusieurs décennies.
La Cour confirmait ainsi les résultats des élections du 30 décembre2018, annoncés par la commission électorale nationale indépendante le 10 janvier 2019. La Commission a annoncé également que la coalition favorable au président sortant, Joseph Kabila avait remporté une majorité de sièges lors des élections législatives.
Malgré toute une controverse qui entoure ces élections, les congolais, un peuple pacifique, ont choisi de donner la chance au leader de l’UDPS et permettre ainsi un premier transfert pacifique de pouvoir après 59 années d’indépendance de ce pays.
Quant à la communauté internationale, elle s’est rangée derrière le nouveau pouvoir sans doute pour des intérêts divers, après avoir contesté timidement les résultats.
Défis importants de #gouvernance et de développement humain
Les nouvelles autorités congolaises héritent d’un pays caractérisé par un niveau élevé de corruption et un faible niveau de vie de la population malgré la richesse en ressources naturelles.
La RDC présente un retard important de développement humain. Selon l’indice du développement (IDH) calculé par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), la RDC est classée parmi les pays qui occupent le bas du tableau en matière de santé, d’éducation et de revenu. Elle arrive au 176e rang sur 189 pays dans le monde, avec un indice de 0,457 en 2018 et un PIB par habitant de 816 dollars en parité de pouvoir d’achat.
La RDC présente également un faible niveau de gouvernance. Le rapport de Transparency International de 2018 classe la RDC parmi les 10 pays les plus corrompus en #Afrique. Avec un indice de corruption IPC de 20/100, la RDC se classe au 161e rang sur 180 pays dans le monde.
Quant à l’indice Mo Ibrahim sur la gouvernance en Afrique, il classe la RDC au 47e rang des 54 pays, avec un indice global de gouvernance de 32,1/100. Le pays figure parmi ceux ayant connu une détérioration accélérée de la gouvernance depuis 2008.
Évolution économique récente
La #croissance économique en RDC a ralenti fortement au cours de la période 2014-16, en raison de la baisse des cours mondiaux des minerais passant de 9,5 % à 2,4 %.
Depuis 2016, l’expansion de l’économie congolaise s’est accélérée progressivement et s’est établie à 3,8 % en 2018, sous l’effet de la hausse des cours du cuivre et du cobalt.
Toutefois, le niveau de vie en RDC demeure faible compte tenu des immenses ressources de ce pays. Le PIB par habitant en 2018 s’est établi à 816 dollars (en parité de pouvoir d’achat) et à 478,3 dollars (taux de change). Après une contraction de 0,6 % en 2016, le PIB par habitant continue d’enregistrer une croissance insuffisante de 0,4 % en 2017 et de 0,8 % en 2018.
L’inflation est demeurée élevée surtout en 2017, année où elle s’est établie à plus de 40 % à la suite du renchérissement de l’approvisionnement alimentaire et énergétique et d’une forte dépréciation de la monnaie congolaise. En 2018, l’inflation a ralenti et s’est établie autour de 20 %.
Le solde commercial a progressé avec la hausse des cours du cuivre et du cobalt pour atteindre 5,1 % du PIB en 2018 contre une baisse de 0,5 % en 2016. Le solde budgétaire s’est amélioré progressivement avec la modération des dépenses et l’amélioration des recettes, passant de -3,5 % du PIB en 2016 à -2,5 % en 2018.
Perspectives favorables pour 2019
Les perspectives économiques pour 2019 sont plutôt favorables avec l’arrivée d’une nouvelle équipe à la tête du pays. La croissance économique devrait s’établir autour de 4 %, tandis que les tensions inflationnistes devraient baisser et atteindre 15 %.
Le solde extérieur devrait demeurer en territoire positif mais le déficit budgétaire devrait se creuser et la dette publique s’alourdir davantage.
Risques importants
L’économie de la RDC est très dépendante des exportations très concentrées de minerais, ce qui la rend vulnérable aux chocs extérieurs.
Une détérioration de la conjoncture économique mondiale ou une chute de cours mondiaux en raison de la modération de la croissance de l’économie chinoise auraient pour effet de réduire fortement les recettes et la croissance économique.
D’autres risques internes sont liés aux tensions politiques liées aux résultats des élections ainsi que les problèmes sécuritaires persistantes dans l’est du pays.