AFRIQUE SUBSAHARIENNE : UNE REPRISE ÉCONOMIQUE FREINÉE PAR LA MOROSITÉ DES GRANDES ÉCONOMIES DE LA RÉGION
La Banque mondiale a publié le 4 juin une nouvelle édition des Perspectives économiques mondiales intitulée « tensions grandissantes et investissement atone » dans laquelle l’institution a révisé à la baisse sa prévision de #croissance pour l’#Afrique subsaharienne dans un contexte de tensions commerciales et d’endettement de plus en plus croissant.
Selon l’institution, l’expansion du PIB réel en Afrique subsaharienne, mesurée en parité de pouvoir d’achat (PPA), devrait s’accélérer à 3,1 % en 2019 et à 3,5 % en 2020, après une hausse de 2,8 % en 2018. Elle sera soutenue par les bonnes performances des économies de la région moins dotées en ressources naturelles, l’amélioration de la confiance des investisseurs dans certaines grandes économies et une hausse de la production agricole.
Des difficultés économiques dans les grands pays (#Angola, Afrique du Sud et Nigéria)
La croissance moyenne des trois grandes économies demeure atone depuis l’effondrement des cours des matières premières en 2015. Elle devrait s’établir à 1,6 %, en 2019, après une hausse de 1 % en 2018. En Afrique du Sud, la croissance devrait s’établir à 1,1 % en 2019 comparativement à une progression de 0,8 % en 2018. En Angola, l’économie devrait sortir de la zone de contraction en 2019 avec une hausse de 1 % contre un recul de 1,7 % en 2018. Quant au Nigéria, son économie devrait poursuivre une reprise graduelle et croître de 2,1 % en 2019 comparativement à 1,9 % en 2018.
Une activité économique vigoureuse dans les pays moins dotés en ressources
Les économies africaines moins dotées en ressources naturelles ont enregistré des croissances robustes au cours des dernières années en raison principalement des investissements publiques dans les infrastructures, de la bonne tenue de la demande intérieure et de l’amélioration de la production agricole. En 2019, la croissance moyenne en Afrique subsaharienne sans les 3 pays (Angola, Afrique du Sud et Nigéria) s’est établie à 4,6 %, en hausse par rapport à 4,4 % en 2018. Pour l’année 2020, la croissance devrait s’accélérer à près de 5 %.
Une croissance insuffisante pour réduire la pauvreté
La Banque mondiale estime que la hausse attendue du PIB par habitant en Afrique subsaharienne ne suffira pas à faire reculer significativement la pauvreté. En 2019, la croissance du PIB par habitant (niveau de vie) devrait s’améliorer légèrement et s’établir à 0,2 % après plusieurs années de contraction. Même dans certains pays de la région qui enregistrent une forte croissance économique, l’amélioration du niveau de vie de la population se limite aux grandes villes, la majorité de la population des zones rurales demeurant dans la pauvreté.
Des risques importants qui pourraient nuire à la croissance africaine
Les principales menaces à la dynamique de croissance économique en Afrique subsaharienne sont principalement un ralentissement économique chez les principaux partenaires commerciaux (Chine, Europe et États-Unis), une méfiance des investisseurs, une dette publique élevée, une instabilité politique, des conflits armées et des événements météorologiques violents.