ÉTHIOPIE: UNE PAIX SOCIALE POUR SOUTENIR UNE PROSPÉRITÉ DURABLE
Le premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, est le lauréat du prix Nobel de la paix 2019. Selon la présidente du comité Nobel norvégien, le prix vise à récompenser M. Abiy pour « ses efforts en vue d’arriver à la paix et en faveur de la coopération internationale, en particulier pour son initiative déterminante visant à résoudre le conflit frontalier avec l’Érythrée. ». Elle a ajouté qu’il s’agit d’une reconnaissance et d’un encouragement pour les efforts de M. Abiy pour la paix et la réconciliation tout en reconnaissant que les défis à ce chapitre sont encore importants.
La présidente du comité Nobel a par ailleurs souligné que le prix vise également à « reconnaître tous les acteurs œuvrant à la paix et à la réconciliation en Éthiopie et dans les régions de l’#Afrique de l’Est et du Nord-Est ».
Réagissant à cette récompense, M. Abiy s’est dit « honoré » et « ravi » de recevoir « ce prix donné à l’Afrique », avant d’ajouter « J’imagine que les autres dirigeants d’Afrique vont penser qu’il est possible de travailler sur le processus de construction de la paix sur notre #continent ».
Une initiative audacieuse ayant mis fin au conflit frontalier entre deux pays voisins
Dès son arrivée au pouvoir, M. Abiy s’est engagé à appliquer l’accord d’Alger de 2000 qui visait à mettre fin au conflit frontalier entre l’Érythrée et l’Éthiopie qui durait depuis 1998. En juillet 2018, il s’est rendu à Asmara pour rencontrer son homologue érythréen et en septembre 2018, un accord de paix formel entre les deux dirigeants a été signé à Djeddah en Arabie Saoudite.
Plusieurs mesures pour favoriser la paix sociale et l’égalité en Éthiopie
Abiy a été élu avec une large majorité à la tête de la coalition au pouvoir, le Front démocratique révolutionnaire des peuples éthiopiens (EPRDF) en mars 2018. Dès son arrivée au pouvoir, le premier ministre a pris plusieurs mesures en faveur d’une paix sociale en Éthiopie, principalement la libération des milliers de manifestants et d’opposants politiques, le rétablissement de plusieurs libertés fondamentales, l’appel au retour des groupes d’opposition en Éthiopie et le vote par le Parlement du retrait de tous les groupes armés d’opposition de la liste des organisations terroristes.
Par ailleurs, le premier ministre a formé un gouvernement paritaire et a contribué à la nomination des femmes à la tête des plusieurs institutions importantes dont la présidence de la #République, le ministère de la défense, la cour suprême et la commission électorale.
Un champion de la #croissance économique en Afrique
L’économie éthiopienne a enregistré une croissance économique importante depuis le début des années 2000, passant de 2,5 % au cours de la décennie 1990-99 à 8,4 % durant la décennie 2000-10 et à 10,2 % au cours de la période 2010-2015. En 2017, la progression du Produit intérieur brut s’est établie à 10,1 % avant de se modérer à près de 8 % en 2018.
Cette croissance économique a été soutenue principalement par les investissements publics dans les infrastructures de transport et de l’énergie qui sont passés de 14,3 % du PIB au cours de la décennie 1990-99 à 22,4 % au cours de la décennie suivante et à 34,4 % du PIB entre 2010 et 2015.
Un important rattrapage de niveau de vie
La croissance économique en Éthiopie s’est accompagnée d’une amélioration de niveau de vie de la population malgré une forte croissance démographique, sous l’effet de la hausse des dépenses consacrées à des programmes sociaux et de réduction de la pauvreté. Toutefois, le niveau de vie demeure encore faible avec un PIB par habitant de 853 dollars en 2018.
Des défis économiques et sociaux importants
Les perspectives de croissance de l’économie éthiopienne demeurent favorables avec le nouveau plan du gouvernement visant à stimuler l’activité économique avec l’implication des investisseurs privés.
Toutefois, la bonne tenue de l’économie pourrait être menacée par les aléas climatiques (sécheresse) et le ralentissement de l’économie chinoise, un des principaux partenaires commerciaux du pays. Par ailleurs, l’endettement élevé de l’Éthiopie pose un risque à sa croissance futur.
Enfin, l’économie éthiopienne demeure encore vulnérable aux risques de violences intercommunautaires qui pourraient nuire à la paix sociale et à la prospérité du pays.