AFRIQUE : « LES ÉLITES AFRICAINES S’ACCAPARENT-T-ELLES DE L’AIDE ÉTRANGÈRE? »

Source : Transparency.org

Une étude la Banque mondiale intitulée : « Elite Capture of Foreign Aid, Evidence from Offshore Bank Accounts », publié le 18 février 2020 montre que dans 22 pays les plus dépendants de l’aide internationale dont 18 en , « l’aide financière est accaparée par les élites pour se retrouver dans des paradis fiscaux ». Les auteurs ajoutent que dans certains pays africains jusqu’à 15 % de l’aide financière de la Banque mondiale est détournée par les politiques au pouvoir, les bureaucrates et leurs acolytes.

L’étude accorde une attention particulière à 22 des pays ayant reçu entre 1990 et 2010 des versements annuels de la Banque mondiale de 2 % de leur PIB ou plus. Elle compare les chiffres de la Banque mondiale avec ceux des versements à l’étranger compilés par la Banque des règlements internationaux (BRI), considérée comme la banque centrale des banques centrales.

Une aide au développement détournée vers les paradis fiscaux

L’étude de la Banque mondiale montre pour la première fois, une estimation chiffrée de la part de l’aide fournie par une institution financière qui est détournée dans les paradis fiscaux. Elle montre que les versements d’aide au développement de la Banque mondiale coïncident avec une forte augmentation de transferts vers les centres financiers off-shore connus pour leur opacité fiscale.

Selon la Banque mondiale, ces sommes détournées par les élites pourraient représenter en moyenne 7,5 % des aides versées.  Cette proportion pourrait atteindre 15 % de l’aide dans certains pays africains.

Les transferts vers les paradis fiscaux représentent des montants parfois importants dans les cas de certains pays comme le (193 millions de dollars), le    (149 M$), la (145 M$), la (117 M$), la (103 M$), la       (76 M$), l’ (73 M$), l’Éthiopie (64 M$) et le (40 M$).

Impossible d’estimer les détournements en biens immobiliers et de luxe

Les auteurs de l’étude considèrent que leurs chiffres représentent une estimation a minima car l’étude ne prend en compte que les transferts vers des comptes off-shore, sans intégrer les possibles dépenses en immobilier ou en biens de luxe.