COVID-19 : UNE FORTE RÉCESSION ATTENDUE EN AFRIQUE SUBSAHARIENNE
Dans ses Perspectives régionales pour l’Afrique subsaharienne d’avril 2020 intitulées : COVID-19 : une menace sans précédent pour le développement, le Fonds monétaire international (FMI) prévoit la pire récession jamais enregistrée en Afrique avec une contraction économique de 1,6 % en 2020 et un impact négatif considérable sur le niveau de vie des populations en raison de la pandémie de COVID-19.
Selon le FMI, cette crise sanitaire et économique sans précédent menace d’inverser les progrès constatés dans la région au cours des dernières années sur le front du développement.
En 2021, l’institution prévoit un rebond de la croissance de 4 % dans l’hypothèse où les perturbations dues aux mesures d’endiguement et d’atténuation se concentrent au deuxième trimestre de 2020. Même avec ce scénario optimiste, la pandémie de COVID-19 entraînera des pertes de production élevées et persistantes : en 2024, le niveau de vie de la population (PIB par habitant) serait environ 4,5 % inférieur aux projections de l’avant-COVID-19.
Les pays riches en ressources et en tourisme seront les plus touchés
Le choc sera plus important chez les économies moins diversifiées sous l’effet de la baisse des cours des produits de base et des mesures d’endiguement. Par ailleurs les pays qui dépendent du tourisme devraient connaître une forte contraction en raison des nombreuses restrictions des déplacements, tandis que les pays émergents subiront les conséquences de sorties de capitaux massives et du resserrement des conditions financières. Les dix économies les plus touchées seraient les Seychelles (-10,8 %), le Zimbabwe (-7,4 %), Maurice (-6,8 %), Sao Tomé et Principe (-6,0 %), l’Afrique du Sud (-5,8 %), la Guinée équatoriale (-5,5 %), le Burundi (-5,5 %), le Botswana (-5,4 %), Lesotho (-5,2 %) et le Cap Vert (-4,0 %).
La priorité est d’accroître les capacités et les dépenses de santé pour sauver des vies et contenir l’épidémie
Pour limiter les pertes humaines et économiques, et protéger les sociétés les plus vulnérables, le FMI recommande aux autorités d’adopter des mesures budgétaires, monétaires et financières pour protéger les groupes vulnérables, atténuer les pertes économiques et soutenir la reprise.