RWANDA : UNE ACCÉLÉRATION INQUIÉTANTE DE LA DETTE PUBLIQUE
La dette publique rwandaise est en forte accélération depuis quelques années et son poids comparativement au Produit intérieur brut (PIB) ne cesse d’augmenter alors que la pandémie de la COVID-19 a entrainé une forte dégradation des comptes publics.
Un endettement déjà lourd avant la pandémie
Le ratio de la dette par rapport à la taille de l’économie (PIB) devrait s’établir à 69,4 %, en 2021, un sommet depuis plus de 18 ans, après 61,6 % en 2020 et 18,6 % en 2011. La forte hausse du fardeau de la dette rwandaise s’explique principalement par le creusement des déficits budgétaires, la hausse des charges d’intérêt, la dépréciation du franc rwandais et l’effondrement de l’économie durant la pandémie de la COVID-19.
Selon les agences de notation du crédit, cette accélération de l’endettement et le creusement du déficit budgétaire pèseront sur l’évaluation de la solidité financière du pays.
Un retour à la période d’avant l’annulation massive de la dette en 2005
En 2005 et 2006, le Rwanda a bénéficié d’une annulation importante de la dette publique dans le cadre de l’Initiative renforcée des pays pauvres très endettés (PPTE) et de l’Initiative d’allègement de la dette multilatérale (IADM). La dette publique était passée de 92,1 % en 2004 à 67 % en 2005, à 22,4 % en 2006 et à 18,4 % en 2009.
Une économie plombée par la COVID-19 et les mesures d’endiguement strictes
Selon l’Institut National de la Statistique du Rwanda, l’économie rwandaise s’est contractée de 3,4 % en 2020, plombée par la pandémie de la COVID-19 et les mesures d’endiguement strictes prises par les autorités pour ralentir la propagation du virus. En effet, ces mesures ont entraîné une chute de l’activité économique particulièrement au second trimestre de 2020 avec un plongeon de 12,4 %.